
Pourquoi avons-nous séparé les arbres, les cultures et les animaux ? Les arbres dérangent-ils à ce point ? Pourquoi ne pas en faire des alliés en agriculture ? Il est temps de redécouvrir les vertus de l’agroforesterie.
Pour relever les défis en agriculture, les arbres sont nos alliés. Ils contribuent à améliorer la santé des sols, à accroître la biodiversité et à lutter contre les changements climatiques, participant ainsi à une agriculture soutenable. Pourquoi ne font-ils pas l’objet d’une plus grande considération dans la révolution agroécologique en cours ? Pourquoi nous entêtons-nous à compartimenter les arbres (foresterie), les cultures (agriculture) et les animaux (élevage) ? Et si nous faisions fausse route ?
Dans ce plaidoyer aussi avisé que stimulant, Alain Olivier démontre pourquoi les arbres devraient occuper une place de choix dans nos agroécosystèmes. Cultiver la forêt et la savane, planter des arbres dans nos jardins et nos champs, élever des animaux parmi les arbres… En épousant davantage le fonctionnement des écosystèmes naturels, l’agroforesterie permet non seulement de maintenir les équilibres biogéochimiques à la base de notre existence, mais aussi d’assurer la satisfaction des besoins élémentaires de milliards d’êtres humains. Ce mode d’exploitation agricole, qui mise sur l’association des arbres avec les cultures ou les élevages, a également des effets bénéfiques sur le plan social (sécurité alimentaire), économique (vitalité régionale) et affectif : « […] tous les agroécosystèmes ne se valent pas quand vient le temps de comparer le bien-être qu’ils procurent à leurs artisans, ainsi qu’à leurs concitoyennes et concitoyens. »
Cet ouvrage, qui s’appuie sur une importante littérature scientifique et les études auxquelles a pris part l’auteur, est complété par des portraits généreux d’agricultrices et d’agriculteurs qui ont croisé sa route au fil de ses voyages professionnels. Il est appelé à devenir une référence de premier plan sur le thème de l’agroforesterie.
Nos modes de production agricole, notre système alimentaire, notre façon d’occuper nos territoires sont en effet conçus d’une telle façon que l’arbre dérange. Au cours des dernières décennies, on a donc tout fait pour s’en passer, le mettre à l’écart ou même l’éliminer. Or, de plus en plus d’acteurs de l’agriculture se rendent compte aujourd’hui que c’était sans doute là une erreur de notre part. — Alain Olivier
Qui est Alain Olivier?
Alain Olivier est professeur à l’Université Laval, où il dirige le Groupe interdisciplinaire de recherche en agroforesterie (GIRAF) et le programme de maîtrise en agroécologie. Lauréat en 2004, à Paris, du Prix international La Recherche, mention Environnement, pour ses travaux de recherche en agroforesterie, il est également l’auteur de La révolution agroécologique (Écosociété, 2021).
Par Écosociété












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