Par Annie Martel
Il orne nos maisons pendant des semaines. Lorsqu’il est illuminé il scintille de mille feux. Ce conifère fait partie de nos plus belles traditions familiales de Noël. Je parle évidemment du Sapin! Je me souviens parfaitement de ce temps où je planifiais minutieusement du haut de mes 5 ans mon horaire pour aller décorer les sapins de Noël dans ma famille. C’était une tradition pour moi de faire le sapin chez mes parents, le sapin chez ma grand-mère Rolande, le sapin chez ma grand-mère Margot, sans oublier le sapin chez ma marraine Hélène. Et pas question que celui-ci soit artificiel, sinon je boudais! Ce n’était pas un vrai Noël à mes yeux. Mais qu’en est-il de son histoire, de sa culture et des autres vertus moins connues de ce digne conifère… en voici un bref résumé!
La petite histoire du sapin de Noël!
Bien qu’il soit associé de près au christianisme, l’arbre de Noël est d’origine païenne. De nombreuses cultures païennes avaient en effet pour coutume en décembre d’abattre des conifères qu’ils dressaient dans les maisons pour marquer le solstice d’hiver, qui tombait entre le 20 et le 23 décembre. Ces arbres leur semblaient détenir des pouvoirs magiques qui leur permettaient de résister aux puissances mortelles de la noirceur et du froid.
C’est au début du 16e siècle que les premiers sapins ont été illuminés, pour ne pas dire « allumés », à l’aide de bougies. Martin Luther, un moine théologien allemand, en aurait eu l’idée. La légende veut que celui-ci, se promenant en forêt la veille de Noël, ait entre-aperçu les étoiles briller à travers les branches d’un sapin. Il coupa un jeune arbre, le ramena à la maison, y posa des bougies. Il raconta par la suite à son fils que l’arbre illuminé lui rappelait Jésus quittant les astres pour rejoindre la terre ferme.
Selon la croyance populaire, c’est à Sorel que l’arbre de Noël aurait fait sa première apparition en Amérique du Nord, la veille de Noël de 1781, chez la baronne Riedesel qui recevait un groupe d’officiers britanniques et allemands. Le clou de la soirée pour impressionner la visite était le sapin aux branches décorées de fruits et de chandelles allumées, dressé dans un coin de la salle à manger. C’est donc ainsi que la tradition du sapin de Noël prit naissance au Québec. Maintenant, si vous allez visiter le secteur de Sorel, vous pourrez y voir un sapin en acier en l’honneur de cette famille. En 2019, la Ville de Sorel-Tracy inaugurait sur les terrains de la Maison des gouverneurs les tout nouveaux Jardins de la Baronne, que vous pouvez sillonner.
La production de sapins
Avant de se lancer dans la production de sapins, plusieurs choses doivent-être étudiées, telles que l’emplacement qui fera fi de tout. Il faut que notre parcelle de terre réunisse toutes les conditions nécessaires à une croissance optimale des arbres, c’est-à-dire une profondeur de sol suffisante, un sol pas trop compacté où l’eau ne stagne pas et les bonnes conditions climatiques de croissance. De ce fait, on choisira de préférence une plantation sur la face nord, souvent plus froide et humide et dont le sol contient plus de matières organiques. Le site sera toutefois à l’abri des dommages de gel et bénéficiera d’un microclimat particulier.
Une fois ce choix fait, il faut préparer le sol. Le degré de préparation du site dépend des conditions de la parcelle, à savoir s’il s’agit d’une ancienne forêt, de friches ou de prairies. La plantation à la machine requiert une préparation du site plus intense qu’une plantation effectuée à la main.
Il faut maintenant déterminer quel type de sapin choisir et où se procurer les plants? L’entreprise Resinex, située à La Durantaye, se classe parmi l’une des meilleures pépinières de l’Est du Canada. Elle se spécialise dans la vente de plants à racines nues et en récipients forestiers aux producteurs de sapins de Noël et de cèdres. En 1986, lors de sa première année, c’est plus de 370 000 sapins de Noël qui ont été produits. Aujourd’hui, on estime la production annuelle à plus de 800 000 plants de sapins Baumier et Fraser, cèdres, épinettes bleues et érables à sucre cultivés.
Il faudra dès la plantation se demander si la topographie ne risque pas de restreindre l’utilisation de la mécanisation et si l’accès au site est possible, cela ayant son importance quand viendra le temps de la récolte.
Le sapin Beaumier pousse bien à l’état naturel ou en plantation un peu partout dans la province, de préférence dans des sols riches et bien drainés. Dans le cas de plantations effectuées sur des sols abandonnés, ruinés par l’agriculture, l’apport d’éléments nutritifs par la fertilisation est essentiel pour corriger les déficiences de croissance et assurer le développement normal de l’arbre.
Selon les derniers chiffres, en 2020, le Québec était le principal producteur de sapins de Noël au Canada et la valeur des exportations a augmenté de façon exponentielle depuis 2014, passant de 20 M$ à 60 M$. Du jamais vu. Cette croissance se répercute sur la taille des entreprises. Les sapinières disposant auparavant de plantations d’environ 40 000 sapins sont maintenant considérées comme de petites entreprises. L’entreprise Plantations BL Christmas Trees située en Estrie cultive 3,3 millions d’arbres; à ce nombre, l’entreprise se spécialise dans l’exportation. On remarque également que certaines compagnies achètent plusieurs sapinières et prennent le contrôle du marché. Avec de plus grands volumes, les propriétaires peuvent investir davantage en mécanisation pour ainsi diminuer leurs besoins en main-d’œuvre et, par le fait même, leur coût de production. Certaines compagnies étrangères sont maintenant à la tête de nos plantations québécoises.
Le sapin Beaumier et ses bienfaits
Au Québec on retrouve diverses espèces de sapins, les deux les plus cultivées comme arbres de Noël étant le sapin baumier (Abies balsamea / Balsam fir) et le sapin Fraser (Abies fraseri / Fraser fir). On voit aussi sur le marché des lignées provenant du sapin baumier telles que la Cook et la Canaan. Il s’agit de sapins baumiers ayant des caractéristiques spécifiques qui ont été choisis et multipliés. Le sapin coréen (Abies koreana / Korean fir) est une espèce plus récemment cultivée au Québec.
Outre leur utilisation pour la fête de Noël, les sapins ont plusieurs vertus. Le sapin Beaumier est reconnu pour ces bienfaits sur le corps humain. Sa gomme a de nombreuses propriétés intéressantes : elle contient des molécules thérapeutiques antiseptiques, astringentes, anti-inflammatoires, antivirales, antibactériennes et expectorantes. Cela en fait un remède efficace contre les infections des voies respiratoires, l’infection de plaies, la douleur, la fatigue, le stress et l’anxiété. Historiquement, le sapin baumier aurait été utilisé pour soigner le cancer. In vitro, l’huile essentielle de sapin a eu des effets anticancéreux contre des lignées cellulaires de tumeurs solides. Cette découverte, élevée au rang des dix découvertes de l’année 2001 par le magazine Québec-Science, est le fruit du travail de deux chimistes, professeurs-chercheurs de l’Université du Québec à Chicoutimi, Jean Legault et André Pichette. À ce jour, les chercheurs étudient encore les bienfaits de ce sapin. C’est assurément un travail de longue haleine.
LE SAPIN QUÉBÉCOIS EN CHIFFRES
- 71 % des arbres canadiens exportés proviennent du Québec
- 2 053 111 arbres québécois exportés en 2019
- 800 000 arbres québécois vendus ici en 2019
- 262 entreprises productrices d’arbres de Noël au Québec
Source : MAPAQ
Les Américains… leurs sapins et les nôtres
En 2017, on estimait à 1,5 million la quantité de sapins québécois exportés aux États-Unis, le chiffre est maintenant à la hausse depuis la pandémie. Nos voisins du Sud peuvent payer jusqu’à 150 $ US pour obtenir un sapin de taille dite normale. Selon certaines études, la production de sapins est en baisse aux États-Unis, les changements climatiques ayant probablement un impact sur la production de ce conifère. De plus, certaines personnes blâment des producteurs de sapins de l’Oregon de s’être laissé charmer par la production de cannabis, qui serait plus payante pour eux. Ce contexte profite donc aux producteurs québécois de sapins. L’an passé, je me suis rendue dans un stationnement de la rive sud de Montréal, où un vendeur itinérant vend des sapins depuis des années. Pour un sapin de cinq pieds environ, nous avons défrayé plus de 100 $. Stupéfaite un peu du prix, j’ai questionné le cultivateur de l’Estrie et sa réponse fut claire : c’est plus payant vendre ses sapins aux États-Unis qu’ici. Près des trois quarts de sa production avait pris le chemin de la frontière pour 2020. L’offre et la demande expliquaient donc la hausse des prix à son avis… ce n’était pas nécessairement l’avis de mon portefeuille.
Aux États-Unis, on compte environ 500 000 hectares de plantation de sapins. Ces plantations sont bonnes pour notre environnement. Aux États-Unis, on estime que les plantations d’arbres de Noël produisent de l’oxygène et filtrent l’air pour deux millions de personnes.
En Europe, il se vend plus de six millions de sapins par année. Là-bas, encore 80 % des sapins de Noël dans les foyers sont naturels.
Nos sapins jusqu’aux pays du sud
Certains producteurs québécois, comme Gérald Couture de Québec Balsams, ont pris la décision de vendre leur production de sapins dans des pays tels que la Thaïlande, Singapour, les Caraïbes, le Venezuela et même le Panama. À l’automne les sapins sont en dormance une fois coupés, donc il suffit de les mettre dans des conteneurs réfrigérés et de les expédier. La logistique de ce type d’exportation n’est pas du tout simple. M. Couture, pour réussir à exporter ses sapins, a dû adapter sa machinerie afin de respecter les exigences douanières. Pour arriver à vendre des sapins de Noël au Panama, aux Bermudes et ailleurs, il a dû changer plusieurs procédures de travail. Les inspecteurs des Bermudes ne rigolent pas, par exemple, avec la cochenille des aiguilles du pin, un petit insecte dont la présence peut affaiblir les plantes. « S’ils en trouvent, ils peuvent brûler le conteneur au complet », raconte M. Couture. Un conteneur peut compter entre 400 et 500 arbres. Cela peut donc se chiffrer en plusieurs milliers de dollars de perte pour le producteur, sans compter la déception des clients.
Naturel ou artificiel, un impact sur notre environnement ?
Selon la Fondation David Suzuki, il est préférable d’opter pour un arbre naturel plutôt qu’un arbre artificiel : « En parlant d’arbres, on me demande souvent s’il est mieux d’opter pour un arbre de Noël artificiel ou naturel. Une étude sur le cycle de vie menée par Ellipsos, une firme de recherche sur le développement durable, a permis de constater que les arbres naturels sont mieux pour l’environnement que les arbres artificiels. » Les arbres artificiels ne peuvent pas être recyclés, réutilisés ou convertis en compost. En outre, les PVC et le plomb qu’ils contiennent restent dans les sites d’enfouissement durant plusieurs générations. La vie moyenne d’un sapin artificiel est d’environ sept ans. Comme il n’est pas récupérable, celui-ci prendra près de 200 ans à se dégrader dans un site d’enfouissement. À titre comparatif, le sapin artificiel devrait être conservé sur une période de 20 ans afin d’être rentable d’un point de vue environnemental.
L’industrie de l’arbre de Noël naturel crée quant à elle des milliers d’emplois dans les régions rurales, au Québec et au Canada, et met sur le marché un magnifique produit qui fait partie intégrante de notre héritage.
Sapin du bon sens!
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, depuis près de 28 ans, après la période des fêtes, la population est invitée à venir donner une seconde vie à ses sapins. Dans plusieurs endroits désignés de la région, les gens peuvent venir porter leur sapin afin que celui-ci soit récupéré. Tous ces arbres obtiendront une seconde vie, soit sous forme d’arbres décoratifs, ou encore sous forme d’huiles essentielles, de paillis ou de compost. Depuis le début de la création de cette collecte, on estime qu’environ 200 000 sapins naturels ont été détournés des sites d’enfouissement.
L’autocueillette de sapin
L’entreprise Bôsapin offre également l’autocueillette de sapins, mais ce qui la distingue des autres compagnies dans cette branche, c’est sa formule tout inclus. Elle était située initialement à Coaticook et l’est maintenant dans d’autres régions du Québec; vous pouvez magasiner en ligne votre sapin de Noël et opter pour la livraison à domicile. Moyennant quelques dollars de plus, vous pouvez même choisir votre heure de livraison. Habillés en soldat de bois, les employés de Bôsapin vous feront vivre une expérience de livraison féérique.
Depuis quelques années, et ce même avant la pandémie, on observe un retour à la terre. Les traditions du temps des fêtes, telles que venir choisir et couper son sapin, sont en vogue. Cette activité se veut magique, surtout lorsqu’on a des enfants. Par une journée de pluie intense, je me suis rendue à Henryville pour y rencontrer le producteur de sapins Alexandre Vézina, de l’entreprise lessapinsdenoel.com. Propriétaire de cette culture de sapins depuis environ cinq ans, il avoue que cette aventure entrepreneuriale n’était pas du tout au menu. Résident du secteur depuis toujours, Alexandre a grandi avec les enfants du fondateur de l’entreprise. Tout le monde dans le coin connaissait monsieur Corriveau. L’entreprise fondée au début des années 2000 était LA destination pour les gens du coin, pour venir choisir le sapin qui illuminerait la maison.
Malheureusement, comme plusieurs petites entreprises québécoises, la relève n’était pas au rendez-vous pour l’entreprise de René Corriveau. De plus, l’alzheimer frappa durement ce dernier, et les gens du coin voyaient la plantation perdre de son lustre, les mauvaises herbes y poussaient et les sapins manquaient un peu d’amour. Pour les résidents du secteur, c’était désolant de voir cet endroit empreint de souvenirs se détériorer ainsi. Alexandre et son père sont donc venus en aide à la famille Corriveau afin de redonner ses lettres de noblesse aux lieux. Finalement, après 15 minutes de discussion, entre la famille Corriveau et M. Vézina, une entente fut conclue afin d’acheter l’entreprise. Alexandre l’avoue, il ne connaissait pas grand-chose dans ce domaine. Mais rapidement, il a été à la chasse aux informations et aujourd’hui, c’est avec vigueur et passion qu’il me raconte la petite histoire de cette sapinière de sept acres.
Au début de la plantation, c’était M. Corriveau qui coupait les sapins pour les gens, mais de fil en aiguille, comme l’achalandage augmentait rapidement, ceux-ci offraient eux-mêmes d’aller couper leur arbre. L’endroit est vite devenu un endroit pour l’autocueillette de sapins.
Ce qui est intéressant dans l’histoire de cet endroit, c’est que la terre appartenait à l’arrière-grand-père d’Alexandre qui y exploitait à l’époque une ferme laitière. Encore aujourd’hui, on y retrouve d’anciens bâtiments, comme la laiterie, construits par la famille Vézina.
La culture du sapin, une science inexacte
En se promenant entre les sapins j’ai remarqué que certaines nouvelles pousses plantées il y a environ deux ans étaient orangées, je lui ai donc posé la question à savoir si les journées chaudes de cet été y étaient pour quelque chose. Selon lui, rien ne peut réellement l’expliquer. Les changements climatiques n’y sont pour rien dans ce cas-ci, car certains sapins situés à moins d’un mètre sont d’un vert flamboyant. Ce qui peut affecter les sapins, ce sont les champignons qu’on retrouve dans le sol ou encore certains petits insectes indésirables qui nuisent à leur développement. Avec le temps aussi, Alexandre a appris à repérer rapidement les balais de sorcière comme il aime dire. Il s’agit en fait d’un champignon qui se développe au printemps et qui ensuite pousse comme une branche. Au début il imite la couleur du bourgeon; difficile à repérer il peut ainsi être très nuisible pour le sapin. En poussant, il crée des spores qui se propagent sur l’arbre et nuisent carrément à sa croissance.
La plantation d’Alexandre compte à ce jour environ 6 000 sapins, plants provenant de Resinex. De ce nombre, environ 400 sont vendus par année, et 1000 sont plantés à la fin du mois d’avril ou au début mai. En une seule journée, il se plante 1000 sapins à trois personnes. Avant d’être vendu, un sapin doit être entretenu durant environ 10 à 13 ans. C’est un réel travail de moine. M. Vézina me le confirme, il ne fait pas cela pour l’argent. Le but est réellement de perpétuer la tradition de l’autocueillette de sapins, une activité prisée par les gens du coin, et d’ainsi honorer la mémoire de M. Corriveau, qui a travaillé d’arrache-pied pour créer ce petit lopin de terre.
L’impact de la pandémie sur l’industrie du sapin
La crise de la COVID-19 a eu un impact majeur sur les ventes de sapins au Québec et même un peu partout dans le monde. Selon certains chiffres, la demande aurait augmenté d’environ 25 % en 2020. Au dire de M. Vézina, la pandémie a donné tout un regain de vie à l’autocueillette de sapins. Une bonne chose en soi? Pas nécessairement (pour lui)! Comme l’endroit se limite à la vente de 400 sapins, qui trouvent preneur en moins de trois jours (ou deux week-ends), les habitués ont été un peu chamboulés dans leur tradition. Au début de la pandémie et surtout lors de la période des fêtes, de nombreux médias ont fait des reportages sur ce type d’activité à faire en famille, une des rares activités de l’époque n’ayant pas subi trop de restrictions. Ce fut la folie furieuse dans plusieurs plantations. Celle de M. Vézina n’y échappa pas. Des gens pouvaient attendre plus de deux heures dans leur auto pour avoir la chance de venir choisir et de couper eux-mêmes leur sapin.
Cela explique bien des choses, entre autres l’augmentation du prix des sapins à plusieurs endroits. Une forte demande, mais pas nécessairement beaucoup plus de sapins disponibles. Pour la directrice de l’organisme Christmas Tree Growers of Ontario, la diminution de l’offre de sapins de l’an passé est due à une mauvaise saison il y a environ 10 ans, les producteurs ayant donc eu peine à répondre à la demande. Certains d’entre eux ont alors flairé la bonne affaire. Mais ce n’est pas le cas de l’entreprise lessapinsdenoel.com, qui existe pour les bonnes raisons.
Titi Sapin, un arbre écologique!
Martin Éthier, producteur de houblon biologique à Franklin, s’est questionné un jour sur le fait de couper un sapin chaque année pour le temps des fêtes et de le jeter après quelques semaines. C’est à ce moment-là que l’idée lui est venue d’offrir aux gens de cultiver leur propre sapin afin de le voir grandir. Vous vous posez sans doute la question pourquoi avoir nommé son entreprise Titi Sapin : c’est le surnom de son fils Étienne. D’ailleurs Étienne, 9 ans, met fièrement la main à la pâte tout au long du processus de livraisons de sapins. Ceux-ci sont vendus dans un pot pour le coût de 19,99 $, plus 20 $ de consigne pour l’arbre et le pot. Si le client rapporte son arbre en janvier, on lui rend son dépôt de 20 $.
L’arbre est identifié au nom du client, donc si celui-ci le rapporte en janvier, au mois de novembre suivant, Martin Éthier et son fils rapportent l’arbre à son propriétaire, qui pourra le récupérer moyennant les mêmes frais. Au début, Martin organisait des événements dans les brasseries qui lui achètent du houblon pour faire leur bière. À ce jour, l’entreprise a vu le nombre de clients qui cultivent maintenant cette tradition littéralement exploser, passant de 40 clients par année à près de 1000 à ce jour.
De plus, pour chaque vente, Martin Éthier s’engage à planter un arbre. Les gens qui se procurent un titi sapin doivent respecter une règle : le sapin doit rester à l’extérieur de la maison, pour ne pas qu’il sèche; si celui-ci meurt, l’opération perd un peu son sens. En plus du
houblon et de Titi Sapin, la famille Éthier fournit également à quelques entreprises des pousses de sapins bios séchés qui peuvent servir à aromatiser certaines bières ou encore faire du chocolat.
https://www.facebook.com/tinytreecanada
Le sapin est bien plus qu’une histoire d’un soir, il fait partie intégrale de notre culture, de notre patrimoine, de notre paysage québécois. Ne tenons pas cet arbre pour acquis, cultivons-le fièrement et rendons-lui hommage bien plus qu’un mois par année alors qu’on lui met un petit Jésus ou une étoile au bout de sa grande tige. Et lorsque vous ferez le choix de votre prochain arbre de Noël, ne vous faites pas passer un sapin! Choisissez-le selon vos goûts, mais surtout selon vos convictions. Et n’hésitez plus entre un sapin naturel ou artificiel, faites un choix pour notre futur et celui de vos enfants. Optez pour une nouvelle tradition, optez pour une réelle odeur de sapin dans votre demeure… vous verrez, les fêtes prendront un tout autre sens.
Sources :
https://www.goethe.de/ins/ca/fr/kul/ges/dsk/dsm/sdw.html
https://ici.radio-canada.ca/actualite/semaineverte/colorsection/foresterie/021201/sapin.shtml
https://www.laterre.ca/actualites/foret/les-annees-dor-des-producteurs-de-sapins-de-noel
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/754522/sapin-noel-marche-difficile-est-du-quebec
https://www.journaldemontreal.com/2020/11/21/vendre-nos-sapins-aux-pays-du-sud
https://www.cantonsdelest.com/tag/209/cueillette-de-sapin
https://www.plantationdesfrontieres.com/
https://informeaffaires.com/regional/foret/arbres-de-noel-un-creneau-a-saisir
https://www.journaldequebec.com/2017/12/05/plus-dun-million-de-sapins-de-noel-du-quebec-exportes
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1753935/sapin-fraser-celebration-decorations-arbre-naturel
https://www.uqac.ca/blog/2002/09/06/le-sapin-baumier-a-lassaut-du-cancer/
Vous aimez ce contenu? Achetez le magazine numérique Vol. 11 No. 1 ou abonnez-vous au magazine numérique Vivre à la campagne!
Achetez le Vol. 11 No. 1
Version numérique
2 $ taxes incluses
Commenter