Vivre à la campagne

« Le Québec, autrement dit » une exposition de référence magistrale!

Pièces de bateau potentiellement attribuables à la Petite Hermine, l’un des trois navires de l’expédition de Jacques Cartier, en 1535 ; Photo : Marie-Josée Marcotte, Icône.

Depuis des millénaires, le territoire qui forme le Québec est le théâtre d’innombrables rencontres : entre individus, entre peuples, entre cultures. Riches, positifs ou difficiles, ces échanges ont façonné, et façonnent toujours, le portrait de la société actuelle au Québec. Le Musée de la civilisation a choisi de faire de ces rencontres le fil conducteur de sa nouvelle exposition de référence sur le Québec. Intitulée Le Québec, autrement dit, cette exposition propose un autre regard sur des faits sociaux, politiques et culturels marquants tout en mettant en relief des enjeux contemporains auxquels la population québécoise fait face. Une approche dynamique qui rallie le passé au présent et qui fait réfléchir à l’avenir. Une exposition conçue et réalisée par le Musée de la civilisation avec le soutien financier du ministère de la Culture et des Communications. Le Québec, autrement dit est présentée en collaboration avec la Commission de la capitale nationale du Québec et Aliments du Québec.

Couvrant une superficie de près de 1 600 m2, soit la plus grande jamais consacrée à une seule exposition par l’institution, le parcours est scénographié tel un grand parc urbain où se dressent six pavillons portant chacun sur un thème spécifique : Habiter, Vivre, Échanger, Partager, Revendiquer et Appartenir. Des verbes d’action incarnés tant par la richesse des contenus historiques, sociaux, culturels et politiques qu’ils évoquent que par les quelque 1 300 objets porteurs de récits et témoins de rencontres d’hier à aujourd’hui. Ils sont mis en valeur de façon traditionnelle, mais aussi de façon métaphorique, voire poétique, et appuyés par du contenu numérique favorisant l’immersion du public à l’intérieur d’environnements évolutifs. Tout au long du parcours, la présence des Autochtones est mise en exergue par des pièces significatives reliées à différentes nations, par des œuvres d’art et par des récits oraux.

Habiter – © Musée de la civilisation, Marie-Josée Marcotte – Icône.

Citations

« Cette nouvelle exposition de référence sur le Québec revêtait une aura particulière pour notre équipe que ce soit dans son idéation, sa conception ou sa réalisation. On la voulait à la fois inédite, attirante, touchante et inclusive, dans une perspective de présentation de dix à quinze ans. Je vous confirme, hors de tout doute, qu’elle possède toutes ces qualités en termes d’informations, d’objets de collection de toutes sortes, de dispositifs multimédias et de design. Un défi colossal relevé avec brio dont le résultat prouve que le Musée de la civilisation demeure un chef de file innovant à tous égards dans le secteur muséal et culturel » Stéphan La Roche, président-directeur général du Musée de la civilisation

« La participation de la CCNQ au déploiement de l’exposition contribue à la promotion d’une importante activité à caractère historique pour la région de la Capitale-Nationale. Il devenait tout naturel pour la CCNQ de s’associer au Musée de la civilisation qui a développé, au cours des 35 dernières années, une expertise unique pour faire connaître le Québec de manière originale et innovante. »  Marie Claire Ouellet, présidente-directrice générale de la CCNQ.

« Pour Aliments du Québec, être associé à Le Québec autrement dit est un immense honneur, car l’alimentation est présente tout au long de l’exposition. L’âme de la table québécoise, véritable lieu d’échanges et de traditions, touchera le cœur des publics. La nourriture, thématique rassembleuse par excellence, occupe une place centrale dans la société québécoise. Faire rayonner ce qui est cultivé, transformé, cuisiné et partagé sur les tables d’ici est au cœur de la mission d’Aliments du Québec. Avec ses logos présents dans le frigo et le garde-manger des Québécoises et des Québécois, notre OBNL fait partie du paysage depuis plus de 25 ans. » Isabelle Roy, directrice générale d’Aliments du Québec

Habiter – © Musée de la civilisation, Marie-Josée Marcotte – Icône.

Faits saillants

Pavillons

Habiter 

Un territoire de 1 667 712 km2 habité, au fil des millénaires, par différents peuples qui se rencontrent au gré de leurs déplacements.

Des Européens l’explorent, souhaitant s’y installer, comme en témoigne la première tentative de colonisation française sur le promontoire du Cap-Rouge, en 1541. Un dispositif immersif plonge le public dans le segment Le site archéologique Cartier-Roberval : la rencontre de deux mondes, présenté par la Commission de la capitale nationale du Québec.

Objets :

  • Objets archéologiques témoins de la présence millénaire des autochtones sur le territoire ;
  • Squelette de petit rorqual femelle et animaux naturalisés ;
  • Pièces de bateau potentiellement attribuables à la Petite Hermine, l’un des trois navires de l’expédition de Jacques Cartier, en 1535 ;
  • Artefacts du 16e siècle trouvés sur le site archéologique Cartier-Roberval (outils, boulet, pointe de flèche, hameçon, bague, vaisselle, vase, clés).

Vivre 

Grâce à un dispositif visuel immersif de paysages en 360 degrés, dans lequel s’enchaînent les quatre saisons – cinq ou six selon la perspective autochtone – les modes de vie des habitants et habitantes du Québec se laissent découvrir à travers le florilège de la culture matérielle saisonnière. Ce mode de vie rythme les rencontres entre voisins, équipes sportives, fêtes calendaires, familles et amis.

Objets :

  • Été : objets assocés aux vacances estivales, balançoire, gant de baseball, matériel de pêche ;
  • Hiver : toboggan, patins, vêtement de Snowbird, décorations de Noël ;
  • Printemps : outillage pour l’acériculture;
  • Automne : maquette représentant une famille innue allant à la chasse en canot, objets associés à la chasse, matériel scolaire.

Échanger 

Des foires autochtones au dépanneur en passant par les usines et les entreprises, les rencontres se déroulent en travaillant, en troquant, en négociant, en dépensant.

Objets :

  • Objets de troc ;
  • Monnaies à l’effigie des rois de France des 15e et 16 e siècles et monnaie de cartes ;
  • Roue de navire, outils forestiers ;
  • Machinerie d’usine de textile et de chaussures ;
  • Corbillard d’apparat de la donation Cécile et Robert Lépine ;
  • Marchandises vendues selon les époques ;
  • Œuvre Un monde à raccommoder de l’artiste Josette Villeneuve, représentant une mappemonde entièrement conçue d’étiquettes de vêtements.

Partager 

Mutuelle, communautaire, caritative, publique ou étatique, l’aide reflète l’évolution des valeurs et les changements sociaux au Québec. La maison est le refuge de la vie intime, familiale et collective. C’est un lieu puissant d’échanges, d’entraide et de solidarité au Québec, comme ailleurs.

Objets :

  • Objets liés à la mission d’aide de différentes communautés religieuses ;
  • Chaussons d’enfants et lettres touchantes de parents laissant leur nourrisson aux soins des communautés religieuses ;
  • Tableau des présences de Lauberivière ;
  • Habit de neige appartenant à une petite immigrante vietnamienne ;
  • Mobilier de cuisine, de chambre, de salon.

Revendiquer 

Revendications autochtones, manifestations pour le droit de vote des femmes, le droit de grèves, toutes les revendications visent à provoquer un changement dans la société, ou à s’y opposer. Pour y arriver, on utilise des moyens pacifistes, mais parfois le vandalisme et la désobéissance civile, voire le recours aux armes, s’invitent au débat.

Objets :

  • Projection immersive d’images de manifestations ;
  • Calumet de paix, wampum ;
  • Carrés rouges de la grève étudiante de 2012 ;
  • Le manifeste Refus global ;
  • Le gibet de la Corriveau ;
  • Plusieurs œuvres d’art engagé dénonçant le féminicide de polytechnique, les pensionnats autochtones, la lutte des femmes autochtones, les enjeux environnementaux, les référendums.
Revendiquer – © Musée de la civilisation, Marie-Josée Marcotte – Icône.

Appartenir 

Bien des gens nés ici se reconnaissent dans l’identité québécoise ou canadienne, voire dans les deux, alors que d’autres se définissent d’abord comme membres des Premiers Peuples, ou comme citoyens du monde ! L’identité se construit sur une foule de facteurs (genre, famille, culture, quartier de résidence), et s’inscrit toujours dans une période et un contexte déterminés.

Objets :

  • Chapeaux et couvre-chefs divers révélant une identité (casque de construction, casque de pompier, voile de mariée, chapeau de matelot) ;
  • Versions intégrales des publications d’où sont tirées les citations du Lexique des appartenances ;
  • Volumes ayant pour sujet l’identité forment la bibliothèque des appartenances.

Le lexique des appartenances est une création conçue à partir d’extraits de la littérature québécoise et déclinée en vingt-six mots et en autant de citations évoquant des parcelles d’identités et d’appartenances. Par exemple : A Appartenir – B Bébés – -C Choisir – L Langue, – J Je – Y You.

Autour des pavillons

  • La ligne du temps

Présentée comme le symbole de la rencontre et de l’Inclusion (donner place à chacun), lachaise est utilisée sous différentes formes et à diverses époques afin de ponctuer de façon originale des événements marquants de la société québécoise. La première est une création intemporelle de l’artiste huron-wendat, Ludovic Boney.

  • Le tramway hippomobile gourmand

Grâce à un écran tactile, les lignes Dent sucréeAssis sur son steak, Avec un grain de sel etPlein de soupe lèvent le voile sur les origines de plusieurs plats qui font partie du menu quotidien des familles québécoises. Datant de 1860, ce tramway hippomobile a servi de casse-croute au milieu du 20e siècle sur la route 132 Ouest, près de Kamouraska.

  • Technologies utilisées
  • Parmi les 1 300 objets présentés, 900 d’entre eux sont reliés à une vignette numérique. Cette nouvelle façon de faire permet de donner davantage d’informations sur la pièce.
  • Au début du parcours, une borne Quorum, réalisée en collaboration avec la Chaire de leadership en enseignement des sciences sociales numériques de l’Université Laval (CLESSN), invite les gens à se créer un profil afin de répondre à des questions, au fil de leur visite, et ainsi découvrir différentes perspectives sur le Québec. À la fin, leurs résultats sont analysés (anonymement) et mis en contexte avec ceux des autres personnes ayant répondu. Une carte postale numérique témoigne de leur participation.
  • Au sortir du pavillon Habiter, les grandes vagues de peuplement sur le territoire sont évoquées par une grande procession de personnages sculptés par des artistes d’art populaire, mais, plus concrètement, par deux grands dispositifs interactifs représentants des cartes numériques : Le Québec peuplé, qui parle d’occupation et des migrations passées jusqu’à nos jours, et Le Québec nommé qui fait découvrir des centaines de toponymes sur le territoire, à travers des filtres de recherche thématiques plutôt inusités ! Le contenu de ces deux cartes tactiles a été élaboré de concert avec le Laboratoire de cartographie du département de géographie de l’Université Laval et la Commission de toponymie du Québec.
  • Pour le jeune public et les familles
  • Comme dans tous les parcs, de curieux écureuils se cachent. Pour mieux les trouver dans l’exposition, il faut grimper les escaliers de la cabane dans l’arbre.
  • Le Fort d’en haut. À la fin du segment Le site archéologique Cartier-Roberval : la rencontre de deux mondes, une grande table interactive permet de tester les connaissances sur l’établissement de la première colonie française. De quoi avait-on besoin pour traverser l’océan ? Quels dangers attendaient les colons en mer ? Comment réussir à construire le fort avant l’hiver ? Et comment les Autochtones réagissent-ils à cette présence ? Des personnages historiques les accompagnent pour relever ces défis.

Mise en valeur des soles associées aux vestiges archéologiques de la rue Sainte-Ursule

Bien que cette découverte archéologique de 2018 soulève toujours des questions, elle permet de faire découvrir le minutieux travail des archéologues, celui des spécialistes en restauration ainsi que celui de différentes disciplines historiques et scientifiques qui contribuent au développement des connaissances sur le patrimoine du Québec et de Québec.

Le design

La salle d’exposition a retrouvé son éclairage naturel d’origine. Les panneaux de protection du plafond et des fenêtres étant retirés, on apprécie davantage l’architecture du bâtiment réalisée par Moshe Safdie. L’éclairage supplémentaire est intégré aux murs et aux vitrines afin de dégager la vue du plafond. Le bois utilisé provient du Québec notamment celui de la ligne du temps faite d’éléments structuraux d’une grange de 1940. Dans le pavillon Partagera été installé un grand bouleau jaune, arbre emblématique du Québec.

Le Québec, autrement dit a requis six ans de travail à l’équipe de projet qui, dans une démarche inclusive, a mené de nombreuses séances de consultation auprès de 200 partenaires dont plusieurs faisaient partie de différents comités dont ceux portant sur la diversité, l’immigration et les nations autochtones présentes au Québec. Cette approche s’est également reflétée dans la réalisation deux Espaces Rencontres présentés au cours des dernières années. Le premier portait sur l’itinérance (2020-2021) et le second sur l’immigration (2021). Le Musée souhaitait donner la parole à ces communautés moins visibles tout en sondant le public sur leur intégration à la nouvelle exposition de référence.

Faire connaître l’évolution de la société québécoise est l’un des mandats du Musée de la civilisation. Le Québec, autrement dit est sa 3e réalisation de référence sur le sujet après Le temps des Québécois (2004-2023) et Mémoires (1988-2003).

SOURCE : Musée de la civilisation

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