L’Association des marchés publics du Québec (AMPQ) a tenu le 6 novembre dernier, le premier Forum national des Marchés publics du Québec au Manoir Montmorency. Cet événement, rassemblant des gestionnaires de marchés, des producteurs et artisans bioalimentaires ainsi que des acteurs du milieu, a permis d’affirmer l’importance des Marchés publics du Québec pour l’alimentation de proximité, la souveraineté alimentaire et la vitalité des territoires.
Parmi les temps forts de la journée, mentionnons la présence du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Donald Martel, qui a salué la contribution essentielle des fermes de proximité et des marchés publics au dynamisme du secteur.
« Les fermes de proximité représentent plus de la moitié des exploitations agricoles du Québec. Elles jouent un rôle essentiel pour améliorer l’offre d’aliments d’ici aux Québécoises et aux Québécois. En soutenant les fermes de proximité et en favorisant une collaboration entre les acteurs du milieu, on renforce nos canaux de distribution en circuit court, comme les marchés publics, qui permettent aux consommateurs de partout au Québec d’accéder à des produits locaux et de qualité. On réaffirme notre volonté de valoriser toutes les formes d’agriculture. », mentionne le ministre, M. Donald Martel.
Une stratégie pour rapprocher les producteurs des consommateurs
À l’occasion du Forum, le ministre Martel a procédé au lancement de la Stratégie pour l’agriculture de proximité 2025-2030 – Ouvrir l’horizon des possibles. Cette initiative vise à faciliter les liens entre producteurs et consommateurs en soutenant la mise en marché locale, notamment à travers les marchés publics.
Concrètement, la Stratégie prévoit améliorer l’environnement d’affaires des fermes de proximité et faciliter l’accès aux produits locaux pour les consommateurs. En plus de simplifier les démarches administratives et réglementaires, elle propose un accompagnement adapté pour les fermes de proximité, le développement de solutions d’abattage pour les productions à petite échelle et un soutien accru à la vente directe pour que les produits du Québec soient plus accessibles et plus près du consommateur.
Une grande étude aux résultats significatifs
Un autre moment fort : la présentation d’une grande étude en trois volets, présentant le portrait des Marchés publics du Québec, des consommateurs et des marchands. Réalisée en collaboration avec Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT), cette étude a offert un éclairage complet sur le réseau des Marchés publics du Québec. Les constats sont clairs: les marchés publics s’imposent de plus en plus dans la commercialisation en circuit court et la vitalité locale.
• Un réseau solide et bien implanté: depuis 2012, le nombre de Marchés publics du Québec a plus que doublé, passant d’une soixantaine à près de 155 marchés à travers le Québec. Près de 80 % des marchés existent depuis plus de cinq ans, signe de solidité et d’ancrage territorial durable pour le réseau.
• Des consommateurs au rendez-vous et satisfaits de leur expérience: satisfaction très élevée et fidélité soutenue, avec 73% des consommateurs qui fréquentent autant ou davantage les marchés publics qu’il y a cinq ans, et un panier d’achats moyen d’environ 67,40$ par visite. La priorité donnée à la qualité et à la fraîcheur fait des marchés publics une destination de choix pour l’approvisionnement en produits locaux. Les principaux freins évoqués concernent la distance et la logistique pour s’y rendre.
• Des ventes directes de plus de 430 M$: les données de cette étude confirment que les marchés publics génèrent des ventes directes de plus de 430 M$ injectés dans l’économie québécoise. Ils représentent une vitrine incomparable pour les produits du Québec et une source directe de revenus pour des milliers d’entreprises bioalimentaires d’ici.
Un impact social dont les effets pourraient aller bien plus loin
Le Forum a aussi mis en lumière l’impact social des Marchés publics du Québec, notamment à travers le projet pilote des coupons nourriciers, mené par l’AMPQ en partenariat avec le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA). Un projet, inspiré d’expériences concluantes implantées ailleurs au Canada, visant à rendre l’alimentation locale accessible aux ménages en situation de vulnérabilité, tout en favorisant l’inclusion et le contact humain.
Au cours de la dernière saison, dans cinq MRC (Portneuf, Kamouraska, Rimouski-Neigette, La Mitis et La Matanie), 185 ménages ont pu bénéficier de coupons nourriciers leur permettant de s’approvisionner sainement auprès de neuf marchés publics, grâce à la collaboration de quinze organismes communautaires et de neuf partenaires locaux et régionaux.
Au total, 91 330$ en valeur de coupons ont été remis, injectant ainsi des retombées concrètes pour les entreprises bioalimentaires de chez nous. Les résultats préliminaires de ce projet confirment la pertinence d’un futur programme national de coupons nourriciers au Québec, à l’instar de ceux déjà en place en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse et au Manitoba.
Notons qu’en Colombie-Britannique, un tel programme dessert déjà plus de 85 communautés, rejoignant 18 000 familles, aînés et femmes enceintes, comme l’a souligné Mélissa Maltais, de British Columbia Association of Farmers’ Markets (BCAFM) une organisation phare au Canada présente au Forum.
Soulignons également la présence de Mme Chantal Rouleau, ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, qui a rappelé l’importance des marchés publics dans la vie de nos collectivités.
« Les Marchés publics du Québec sont pour moi des alliés essentiels dans les efforts de notre gouvernement pour rapprocher la nourriture des gens. Je partage leur vision de travailler avec un vaste réseau de partenaires afin que tous nos concitoyens puissent manger à leur faim. À preuve, dans le cadre de notre Plan de lutte contre la pauvreté, dans lesquels près de 141M$ sont dédiés à la sécurité alimentaire, nous avons financé le Centre d’innovation sociale en agriculture pour permettre au modèle de jardins de solidarité, qu’on retrouve dans certaines régions, puissent être adopté ailleurs au Québec. Grâce à notre plan, nous poursuivrons sur cette voie. »
Les Marchés publics du Québec: un maillon fort du système alimentaire québécois
Parmi les invités, notons aussi la participation de Jean-Martin Fortier, agriculteur, enseignant, auteur et entrepreneur reconnu comme pionnier de l’agriculture biologique à petite échelle, qui est venu partager sa réflexion sur le rôle essentiel des marchés publics dans notre écosystème alimentaire. Une réflexion mettant en lumière la place des marchés publics dans la vitalité de nos communautés, leur importance pour la viabilité des fermes de proximité et leur potentiel pour bâtir un système alimentaire plus juste, plus humain et plus durable.
«Les Marchés publics du Québec ne sont pas qu’un lieu d’achat de produits locaux. Ils sont un service aux citoyens, un moteur d’économie locale et un levier de santé publique et de souveraineté alimentaire. Ils incarnent l’économie de proximité dans sa plus belle expression : humaine, enracinée et porteuse de sens», comme le souligne Kate Johansson, présidente de l’AMPQ.
Ce premier Forum est venu affirmer sans nul doute que les Marchés publics du Québec sont un maillon fort du système alimentaire québécois, un réseau à consolider et à soutenir, au bénéfice de tous les citoyens.
En terminant, l’AMPQ tient à remercier son partenaire engagé, l’Union des producteurs agricoles, ainsi que ses partenaires complices : le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, le ministère du Tourisme, Raymond Chabot Grant Thornton, la Fédération québécoise des municipalités et Tempo.
Par l’Association des marchés publics du Québec (AMPQ)
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