L’Union des producteurs agricoles (UPA) salue les bonifications et accommodements annoncés le 8 septembre 2023 par le ministre André Lamontagne au regard de l’initiative d’urgence pour les entreprises agricoles, annoncée en mai dernier, et du Programme d’assurance récolte (ASREC). Il faudra toutefois que La Financière agricole du Québec accélère le traitement des demandes soumises à l’initiative d’urgence. Il faudra aussi répondre plus directement aux besoins financiers criants des milliers de fermes qui essuient de lourdes pertes et qui vivent très difficilement les conséquences de l’inflation, de la flambée des taux d’intérêt et des événements météorologiques extrêmes des derniers mois.
« Nous avons démontré en début d’année que l’agriculture était plus impactée que d’autres secteurs par le contexte économique défavorable. Par ailleurs, de plus en plus de secteurs de production constatent des pertes désastreuses en raison de la fréquence et de l’intensité des anomalies météorologiques. Les aides annoncées jusqu’à maintenant, incluant celles d’aujourd’hui, seront bien accueillies. Mais soyons clairs : la situation exceptionnelle que connaissent les productrices et producteurs du Québec milite en faveur d’une aide tout aussi exceptionnelle, rapide, à la hauteur des besoins et à l’extérieur des programmes existants », a indiqué le président général de l’UPA, Martin Caron.
Rappelons qu’une importante mobilisation (agriculture sous pression) a fait état, le printemps dernier, de l’effet dévastateur des menaces économiques grandissantes sur la rentabilité des entreprises, plus particulièrement celles en démarrage en raison de leur endettement plus élevé. Selon les 3 675 productrices et producteurs de partout au Québec ayant répondu au sondage de l’UPA, deux entreprises agricoles sur dix rapportaient une mauvaise ou très mauvaise santé financière (0-5 ans : près de trois sur dix), près de cinq fermes sur dix anticipaient une détérioration de leur situation et une ferme sur dix prévoyait même fermer définitivement ses portes en cours d’année.
Ajoutons que les conditions climatiques extrêmes ont terriblement nui aux cultures (produits maraîchers, fraises, framboises, pommes, grains, fourrages, etc.) de milliers d’entreprises agricoles québécoises, dans une grande majorité de régions. Ces entreprises doivent de surcroît composer avec les lacunes des programmes habituels de sécurité du revenu, qui n’ont pas été conçus pour pallier les risques grandissants des changements climatiques. Mentionnons par ailleurs que le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, a tout récemment indiqué que les changements climatiques faisaient partie de ses principales priorités. « On ne peut pas passer à côté », a-t-il déclaré.
« L’initiative d’urgence de mai dernier, la création d’un comité pour réévaluer les programmes et les changements annoncés aujourd’hui font partie de la solution, mais ne suffiront pas. Les producteurs assument déjà un pourcentage de perte, en plus de contribuer à hauteur de 40 % au financement de l’ASREC. À la lumière des changements climatiques, la réponse doit aller au-delà des réflexions, des possibilités additionnelles d’endettement et des ajustements, tout aussi nécessaires, légitimes et bienvenus soient-ils. Il y a péril en la demeure, tant au niveau économique qu’alimentaire, et il faut prendre au sérieux le cri d’alarme des productrices et producteurs agricoles québécois », a conclu M. Caron.
Source : Union des producteurs agricoles
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